Qui sommes-nous ? Nous sommes des Catholiques traditionnels
Un traditionaliste c'est celui qui croit, qui a la foi et qui veut que cette foi soit intègre, qu'on ne la change en aucune manière, que l'on n'enlève pas un seul iota. Des martyrs nombreux ont donné leur vie pour défendre une seule vérité de la foi. Et c'est Léon XIII qui a dit d'une manière très explicite : " Si quelqu'un nie un seul article de foi, il n'est plus catholique ". Celui qui aime la Tradition, qui veut vivre de la Tradition garde la foi. C'est une marque des traditionalistes.
Le traditionaliste est aussi celui qui s'efforce de tout son coeur, de toute son âme d'observer la loi du Bon Dieu et les préceptes de l'Evangile. Il ne veut pas que l'on transforme cette loi de Dieu et qu'on la renie. Il veut l'observer pour être conforme à la volonté de Dieu. Il s'efforce par conséquent d'éviter le péché qu'il considère comme le mal de son âme. Car celui qui pèche ne s'aime pas ; il n'aime pas son âme. C'est encore une des caractéristiques du traditionaliste.
Les traditionalistes veulent garder la foi et les commandements de Dieu pour lui obéir, et garder les préceptes de l'Evangile. Mais, il sait parfaitement qu'il est faible et qu'il a besoin de tous les secours que le Bon Dieu a transmis par l'intermédiaire de son Eglise sortie de son coeur sacré. Cette Eglise à laquelle il a transmis tous les moyens de la sanctification, particulier les sacrements et le Saint-Sacrifice de la Messe et la dévotion à la Très Sainte Vierge Marie.
Le traditionaliste est attaché à la dévotion au Saint-Sacrifice de la Messe, à la vraie Messe, à la Messe qui est le Sacrifice de la Croix renouvelé sur l'autel, avec la présence réelle, physique, du Corps, du Sang, de l'âme, de la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ. C'est pourquoi venant communier au Corps et au Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, il s'agenouille, plein de respect, d'adoration, d'action de grâce. Il demande pardon au Bon Dieu: Non sum dignus. Non sum dignus, je ne suis pas digne de vous recevoir, Seigneur Jésus. Venez-en moi. Aidez-moi à observer les commandements de Dieu. Gardez-moi dans la foi catholique. Car le traditionaliste, comme le dit saint Pie X, est tout simplement catholique. Et c'est vrai. Et c'est pourquoi vous êtes si résolus à garder cette Tradition, parce que vous voulez demeurer catholiques.(...)
Une grande grace que le bon Dieu nous a faite
Oui, mes biens chers frères, c'est une grande grâce que le Bon Dieu nous a faite de nous garder catholiques. Et vous savez bien que dans les circonstances dans lesquelles nous vivons, on nous estime plus ou moins en dehors du bon chemin. On voudrait nous faire croire que nous avons abandonné la voie droite, la voie qui mène à Dieu, qui conduit au Ciel. Eh ! bien non ; nous sommes bien persuadés qu'en gardant la doctrine qui a été enseignée par l'Eglise pendant vingt siècles, qu'en gardant le magistère de l'Eglise, qu'en gardant le catéchisme du Concile de Trente qui est le résumé de toute notre foi, nous sommes bien sur le chemin du Ciel. Et nous ne voulons pas changer. Nous voulons demeurer ce que nous sommes.(...)
Mais ce que je puis vous assurer, c'est qu'à Rome, constatant les bienfaits de cette résistance et de ce maintien de la foi catholique dans les coeurs et dans les esprits, ils devraient logiquement nous aider à maintenir cette foi catholique.
Nous refuserons si...
Si par hasard on nous pressait de faire des concessions au Concile, parce que beaucoup de personnalités romaines aujourd'hui - on l'a répété lors des deux derniers Synodes - ne veulent pas imputer ses mauvais fruits à Vatican II, nous ne pourrions l'accepter.
Jusqu'à présent, il nous semble bien hélas que ses fruits, ceux de cette " Nouvelle Pentecôte " ne sont pas très réjouissants pour l'Église. Ils sont même plutôt empoisonnés. Alors s'ils veulent absolument faire en sorte que nous établissions une espèce de compromis avec ces doctrines modernes qui détruisent notre foi, nous refuserions. Nous voulons rester catholiques. Nous n'avons pas combattu pendant vingt ans pour abandonner notre combat et passer dans les rangs de ceux qui perdent la foi.
J'espère qu'ils seront logiques. Concluant que ce que nous faisons est bon et sain, conforme à la doctrine et à la sainteté de l'Église, j'espère qu'ils viendront à notre aide d'une manière positive et qu'ils nous permettront de nous développer et de répandre ces bienfaits. Mais je n'en suis pas certain.
A cause du poids actuel dans toute cette Eglise modernisée et moderniste, de ces théories qui empoisonnent leurs esprits, je ne serais pas surpris qu'ils cherchent par tous les moyens à faire en sorte que nous nous rapprochions d'eux et de cet esprit conciliaire. Je redoute cela. Mais je mets ma confiance et, mes biens chers frères mettez votre confiance dans la Très Sainte Vierge Marie. Ce mois de l'Avent est le mois de la Vierge Marie. Nous venons de fêter l'Immaculée Conception. Marie porte Jésus dans son sein et bientôt elle va nous le présenter. Et pour nous, Jésus qui vient, c'est notre roi. Nous voulons qu'Il règne. C'est notre Dieu. C'est Notre Seigneur. Ce sera notre juge à l'heure de notre mort.
La croix et la couronne
Et c'est pourquoi nous voulons qu'Il porte la Couronne, la Couronne du Roi. Qu'Il règne ! Qu'Il règne sur nos coeurs, sur nos âmes, sur nos volontés ; qu'Il règne sur nos familles et sur nos Cités.
Voilà ce qu'est la Tradition de L'Eglise. Voilà ce qu'est le traditionalisme. Or, nous sommes obligés de constater que ce Jésus que la Vierge Marie nous donne et qu'elle nous apporte comme le Roi du monde, le Roi de l'Eternité et le Roi du temps, ils veulent le diminuer et ils le diminuent.(...)
Nos rois, autrefois, portaient la Croix et la couronne. Cette union de la couronne et de la Croix est magnifique. Penser que nos rois portaient la Croix. Ils croyaient en le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ et ils voulaient étendre ce règne de Notre Seigneur.
Nous, nous sommes les fils de ceux qui ont uni la couronne et la Croix, parce que nous voulons que Notre-Seigneur Jésus-Christ règne non seulement dans nos familles, mais aussi dans nos Cités.
Je souhaite vivement, mes biens chers frères, que vous demeuriez fidèles à la Tradition de l'Eglise, à la tradition de nos rois chrétiens, à la tradition qui fait de nous des catholiques. Ayez cette ferme résolution de toujours rester catholiques, de ne jamais passer au modernisme, au progressisme et à toutes ces erreurs qui ont été condamnées par notre saint pape Pie X, dernier pape qui soit saint. Soyons fidèles à la doctrine de ce saint qui est un modèle pour notre temps.(...)
Demandons à la Très Sainte Vierge Marie, tout particulièrement en ce temps de l'Avent, qu'elle vienne à notre secours et qu'elle fasse ce miracle, ce miracle extraordinaire que Rome nous donne la possibilité de continuer à multiplier le nombre des catholiques et à les défendre, à multiplier nos séminaires, nos couvents, nos monastères, nos familles chrétiennes, afin que Notre Seigneur Jésus Christ, son divin Fils, règne sur la terre comme au Ciel.
Ainsi soit-il.
Mgr Marcel LEFEBVRE
En l'église St-Nicolas-du-Chardonnet, le dimanche 13 décembre 1987